a. Rendez-vous pré-anesthésique
Ce rendez-vous pré-anesthésique a lieu suite à une consultation avec son médecin/chirurgien quiprescrit au patient une ordonnance sur l’opération à effectuer ainsi que des formulaires d’admission à l’hôpital. Environ 1 mois avant l’opération, le patient doit rencontrer l’anesthésiste, choisit préalablement par le chirurgien avec la confirmation du patient. Cette consultation pré-anesthésique est très importante car elle détermine toutes les mesures à prendre pour que l’anesthésie se déroule au mieux. Celle-ci est essentielle à la sécurité et la prévention du patient. La consultation pré-anesthésique fait partie des mesures de sécurité rendues obligatoires par le décret du 12 décembre 1994 (avec la visite préopératoire et les salles de surveillance post-interventionnelles). Lors de cette consultation, le patient doit amener son dossier médical (ses résultats d’examens précédents en rapport avec l’intervention prévue, la prescription de son médecin, ordonnance) sa carte SIS, carte vital et carte d’identité. Il devra répondre à plusieurs questions sur son âge, poids, taille, médicaments pris quotidiennement…
Le patient doit, de plus, remplir préalablement un formulaire comportant de nombreuses questions sur la santé du patient. L’anesthésiste, lors de la consultation, regarde les réponses cochées par le patient pour s’assurer que le patient n’est pas oublié des informations. L’anesthésiste a, en effet, besoin de connaître TOUTES les allergies (à certains aliments par exemple) même si cela paraît inutile de le signaler pour le patient. Le patient doit donc expliquer les symptômes que ces allergies déclenchent. En effet, certaines allergies (à certains produits ou aliments) peuvent être liés ou présents dans des outils ou produits utilisés en anesthésie comme, par exemple,les allergies à la fraise ou au kiwi qui peuvent parfois prévenir une allergie à un médicament présentant les mêmes spécificités (comme le latex). Cette prévention est indispensable au choix du mode d’opération du patient. C’est-à-dire, que si le patient a une santé trop fragile ou des allergies alimentaires ou médicales prévenant une incompatibilité avec l’anesthésie générale ou locorégionale(produits anesthésiques),l’anesthésiste lui interdira de se faire anesthésier. Il lui conseillera alors d’autres méthodes d’anesthésie mieux adaptées à la personne telle que l’anesthésie locorégionale si possible ou l’hypnose. (Voir ci-dessous pour plus d’informations).
Cependant, certaines allergiespeuvent être compatibles avec une anesthésie générale ou locorégionale ou les 2 anesthésies à la fois (allergie à un matériau comme au latex). L’anesthésiste inscrit donc en rouge l’allergie sur le dossier du patient pour éviter tout malentendu ou risques de la part du chirurgien lors de l’opération.
Par exemple, pour une personne allergique aux curares ou à un hypnotique ou morphiniques, l’anesthésiste le remplacera par un autre médicament (voir le choix des médicaments (plus bas)).
Pour des allergies alimentaires (comme le kiwi ou la fraise), de nombreuses précautions seront prises pour éviter le risque de déclencher une crisependant l’opération. Ce patient sera alors pris en charge en premier (9h pour éviter tout environnement contenant des particules du matériau, produit allergisant) dans un bloc spécifique à son allergie. Pour une allergie au latex, les gants du chirurgien seront remplacés par une autre matière ainsi que tous objets ou produits présentant du latex, le patient passera en premier au bloc opératoire car, si une opération avec du latex a été effectuée avant, des particules de latex seront présentes dans l’environnement du bloc.
Certains matériaux allergisants étant impossibles à remplacer ou supprimer dans le bloc opératoire, l’anesthésiste devra interdire cette méthode d’opération aux patients.
Si le patient semble pouvoir se faire anesthésier, l’anesthésiste va ensuite lui faire passer différents tests pour déterminer l’intubation du patient (facile, moyenne, difficile) par le test de Mallampati (voir schéma I) 2.a)) ou l’on observe la flexibilité de la nuque (souple, rigide) et l’ouverture de la bouche.
Ces tests permettront de valider la méthode utilisée pour l’opération du patient. Si le patient présente une intubation difficile, l’anesthésiste va lui conseiller fortement de se tourner vers une autre méthode d’anesthésie pour minimiser les risques.
Le patient doit, de plus, remplir préalablement un formulaire comportant de nombreuses questions sur la santé du patient. L’anesthésiste, lors de la consultation, regarde les réponses cochées par le patient pour s’assurer que le patient n’est pas oublié des informations. L’anesthésiste a, en effet, besoin de connaître TOUTES les allergies (à certains aliments par exemple) même si cela paraît inutile de le signaler pour le patient. Le patient doit donc expliquer les symptômes que ces allergies déclenchent. En effet, certaines allergies (à certains produits ou aliments) peuvent être liés ou présents dans des outils ou produits utilisés en anesthésie comme, par exemple,les allergies à la fraise ou au kiwi qui peuvent parfois prévenir une allergie à un médicament présentant les mêmes spécificités (comme le latex). Cette prévention est indispensable au choix du mode d’opération du patient. C’est-à-dire, que si le patient a une santé trop fragile ou des allergies alimentaires ou médicales prévenant une incompatibilité avec l’anesthésie générale ou locorégionale(produits anesthésiques),l’anesthésiste lui interdira de se faire anesthésier. Il lui conseillera alors d’autres méthodes d’anesthésie mieux adaptées à la personne telle que l’anesthésie locorégionale si possible ou l’hypnose. (Voir ci-dessous pour plus d’informations).
Cependant, certaines allergiespeuvent être compatibles avec une anesthésie générale ou locorégionale ou les 2 anesthésies à la fois (allergie à un matériau comme au latex). L’anesthésiste inscrit donc en rouge l’allergie sur le dossier du patient pour éviter tout malentendu ou risques de la part du chirurgien lors de l’opération.
Par exemple, pour une personne allergique aux curares ou à un hypnotique ou morphiniques, l’anesthésiste le remplacera par un autre médicament (voir le choix des médicaments (plus bas)).
Pour des allergies alimentaires (comme le kiwi ou la fraise), de nombreuses précautions seront prises pour éviter le risque de déclencher une crisependant l’opération. Ce patient sera alors pris en charge en premier (9h pour éviter tout environnement contenant des particules du matériau, produit allergisant) dans un bloc spécifique à son allergie. Pour une allergie au latex, les gants du chirurgien seront remplacés par une autre matière ainsi que tous objets ou produits présentant du latex, le patient passera en premier au bloc opératoire car, si une opération avec du latex a été effectuée avant, des particules de latex seront présentes dans l’environnement du bloc.
Certains matériaux allergisants étant impossibles à remplacer ou supprimer dans le bloc opératoire, l’anesthésiste devra interdire cette méthode d’opération aux patients.
Si le patient semble pouvoir se faire anesthésier, l’anesthésiste va ensuite lui faire passer différents tests pour déterminer l’intubation du patient (facile, moyenne, difficile) par le test de Mallampati (voir schéma I) 2.a)) ou l’on observe la flexibilité de la nuque (souple, rigide) et l’ouverture de la bouche.
Ces tests permettront de valider la méthode utilisée pour l’opération du patient. Si le patient présente une intubation difficile, l’anesthésiste va lui conseiller fortement de se tourner vers une autre méthode d’anesthésie pour minimiser les risques.
Si l’anesthésie est envisageable, l’anesthésiste présente les différents risques et précautions à prendre avant l’opération ainsi que l’ensemble des informations concernant le déroulement de l’anesthésie (horaires, produits…). Un petit livret illustré par quelques dessins présentant lesdifférentes étapes de l’anesthésie est souvent fourni (Livret assez enfantin mais qui explique relativement bien). |
Lors de la consultation pré-anesthésique, l’anesthésiste a pour rôle de répondre à toutes à toutes les questions du patient, mais surtout de le rassurer.
«En consultation, je prends le temps de bien discuter avec mes patients afin de les laisser aborder leurs angoisses », confie le Dr Michel Lévy (président d’honneur et ancien président du SNARF, élu président d’AOC-CSMF).
Ainsi, cette consultation pré-anesthésique permet d’évaluer les risques avant une anesthésie. Elle permet aussi de définir la technique d'anesthésie qui sera mise en place en fonction du traitement, des demandes du patient, de ses soucis de santé.Lors de la consultation avec le médecin anesthésiste, il est très important de signaler au médecin les problèmes de santé, allergies et les médicaments quotidiens afin de déterminer quelles sortes d’anesthésie est préférable pour le patient (anesthésie générale, locale, locorégionales soit inhalation soit intraveineuse). Cette consultation permet aussi de rassurer le patient en lui donnant toutes les informations et lui fournissant les réponses à ses questions. Cette consultation doit avoir lieu au maximum 48 heures avant tout geste interventionnel sous anesthésie - sans dépasser un délai de 3 mois quelque soit l’anesthésie.
Suite à cette consultation, l’anesthésiste possède les informations nécessaires sur la santé du patient et peut ainsi adapter choisir la méthode de l’anesthésie, les médicaments spécifiques, les doses pour préserver la santé du patient
Lors de la consultation pré-anesthésique, l’anesthésiste prend aussi en compte les envies du patient dans le choix de la méthode de l’opération. En effet, si la personne a des phobies liés à une précédente anesthésie (produit, piqûre…), l’anesthésiste va plutôt lui conseiller l’hypnose. Les personnes trop fragiles ou ne désirant pas effectuer une anesthésie générale peuvent également être orientés vers l’hypnose ou une anesthésie loco-régionale.
Aujourd’hui, l’anesthésie générale présentant encore quelques risques (mais beaucoup moins qu’autrefois), il faut savoir que les médecins conseillent fortement à leurs patients de se tourner plutôt vers une anesthésie loco-régionale notamment pour les petites opérations (dents de sagesse, opération localisée…) En effet, cette pratique s’avère plus sûre et moins contraignante que l’anesthésie générale.
Voici les différentes méthodes pouvant remplacer l’anesthésie générale :
L’anesthésie locorégionale
Qu’est ce que l’anesthésie locorégionale ?
L'anesthésie locorégionale permet de n'endormir que la partie du corps sur laquelle se déroulera l'intervention chirurgicale, en injectant de manière très précise, à proximité des nerfs, le produit anesthésiant local. La localisation des nerfs se fait grâce à la stimulation électrique non douloureuse des nerfs et/ou l’échographie et/ou un repérage de surface au niveau de la peau.
La personne anesthésiée reste ainsi éveillée pendant l'intervention. Elle peut être accompagnée d’une sédation ou d'un médicament sédatif (c’est une substance qui a une action dépressive sur le système nerveux central et qui entraîne un apaisement, une relaxation, une réduction de l'anxiété, une somnolence, un ralentissement de la respiration et une diminution des réflexes)qui a pour but de diminuer l'anxiété du patient, de l’apaiser en le faisant somnoler. Les techniques d'anesthésie locorégionale ont donc pour but d'interrompre transitoirement la transmission des messages douloureux le long des structures nerveuses, tout en préservant l'état de conscience du patient.
L’anesthésie locorégionale regroupe :
Qu’est ce que l’anesthésie locorégionale ?
L'anesthésie locorégionale permet de n'endormir que la partie du corps sur laquelle se déroulera l'intervention chirurgicale, en injectant de manière très précise, à proximité des nerfs, le produit anesthésiant local. La localisation des nerfs se fait grâce à la stimulation électrique non douloureuse des nerfs et/ou l’échographie et/ou un repérage de surface au niveau de la peau.
La personne anesthésiée reste ainsi éveillée pendant l'intervention. Elle peut être accompagnée d’une sédation ou d'un médicament sédatif (c’est une substance qui a une action dépressive sur le système nerveux central et qui entraîne un apaisement, une relaxation, une réduction de l'anxiété, une somnolence, un ralentissement de la respiration et une diminution des réflexes)qui a pour but de diminuer l'anxiété du patient, de l’apaiser en le faisant somnoler. Les techniques d'anesthésie locorégionale ont donc pour but d'interrompre transitoirement la transmission des messages douloureux le long des structures nerveuses, tout en préservant l'état de conscience du patient.
L’anesthésie locorégionale regroupe :
- L’anesthésie péri médullaire (anesthésie péridurale et rachianesthésie) : la piqure se fait à des zones précises du dos, pour pouvoir injecter les anesthésiques locaux autour des nerfs volumineux qui proviennent de la moelle.
L’anesthésie péri médullaire se compose de :
- La rachianesthésie
Elle ne peut se faire essentiellement en bas du dos et le plus souvent avec une seule injection à l’aide d’une aiguille fine. La moelle épinière n’est jamais touchée. On injecte dans le canal de la moelle épinière une petite quantité d’anesthésique local qui se mélange au liquide rachidien, endort directement les fibres nerveuses de la douleur et induit un blocage complet temporaire (mouvement, sensibilité, douleur.)
- La péridurale
L’anesthésie péridurale peut se faire à plusieurs niveaux au niveau du dos, suivant la partie du corps concernée, le plus souvent un petit cathéter (petit tuyau) permet de réinjecter des anesthésiques locaux régulièrement et ainsi entretenir l’absence de douleur sur une période prolongée. Mais, contrairement à la rachianesthésie, ce n’est pas le canal de la moelle épinière que l’on cible, mais plutôt l’espace péridural. L’anesthésique local est administré à proximité du canal dans l’espace péridural (périsignifie « autour de quelque chose » ; dura veut dire « peau dure ») qui enveloppe le canal de la moelle épinière.
L’anesthésie péridurale en bas du dos est quotidiennement utilisée chez les femmes qui accouchent en maternité. Les techniques d'anesthésie rachidienne, péridurale et rachianesthésie, sont utilisées lors d'opérations chirurgicales urologiques (chirurgie des reins, voies urinaires, des appareils génitaux), abdominales basses, gynécologiques, orthopédiques et lors des accouchements.
Remarque : Pour la péridurale, les patientes ne doivent pas être tatoués dans le dos, ou du moins à l’endroit ou l’anesthésiste pique car l’encre est toxique pour les nerfs. Or, l’anesthésiste risque de prendre un peu d’encre lorsqu’elle pique le dos de la patiente, et va ensuite injecter la substance dans le sang tout près des nerfs. La patiente peut alors avoir des problèmes nerveux au niveau des membres inférieurs et d’autres problèmes de santé. Il est donc plus prudent de ne pas avoir de tatouage à cet endroit.
- Les blocs nerveux périphériques
L’approche se fait cette fois au niveau des bras, des jambes, du cou, de l’œil, de la paroi abdominale, pour endormir un ou plusieurs nerfs. Quelquefois il peut être laissé un petit cathéter comme pour l’anesthésie péridurale, pour permettre l’administration du produit en continu et ainsi prolonger l’effet anti douleur. La durée de l’effet est variable suivant les produits utilisés et suivant l’utilisation ou non d’un petit cathéter.
Quels sont les avantages de l’anesthésie locorégionale ?
L’anesthésie locorégionale n'entraîne pas de perte de conscience, ainsi le rétablissement du patient est plus rapide qu’une anesthésie générale et une sortie de 2 à 3 heures après l'intervention est envisageable selon l'avis du chirurgien et de l'anesthésiste.
De plus, cette méthode reste plus sûre que l’anesthésie générale car elle n’utilise pas de curares donc diminue la possibilité d’allergies de la part du patient. Par rapport à l’anesthésie générale, l’anesthésie locorégionale permet généralement un meilleur confort postopératoire, avec une diminution des risques secondaires tels que les nausées, les vomissements post opératoire, une fatigue moins importante, une diminution des maux de gorge.
Quand est-elle utilisée ?
L'anesthésie locorégionale est de plus en plus utilisée pour:
- les interventions localisées (partie précise du corps)
- de courte durée
Ainsi, la prise en charge de la douleur est mieux maitrisée.
Aujourd’hui, l'anesthésie locorégionale est proposée pour de nombreuses d'interventions.
L’anesthésie locorégionale est une méthode plus sûre et plus rapide que l’anesthésie générale. Elle est donc fortement conseillée voir obligatoire pour les petites opérations et opérations localisées. La décision d'avoir recours à une anesthésie locorégionale(ALR) est prise conjointement entre le patient, l'anesthésiste et le chirurgien. Dans tout les cas l’indication d’une anesthésie locorégionale est posée avec la même rigueur, après évaluation médicale du patient et consultation pré-anesthésique. L’anesthésie locorégionale est réalisée dans les mêmes conditions de sécurité que l’anesthésie générale. Et même si les risques sont moindres pour l’anesthésie locorégionale, ils sont toujours présents, il est donc important de prendre les mêmes précautions que pour une anesthésie générale afin d’éviter au maximum les risques.
Remarque : l’échec de l’anesthésie locorégionale partielle ou totale est toujours possible. Dans ces cas l’anesthésie locorégionale est complétée par une anesthésie ou une analgésie intraveineuse légère ou d’une anesthésie générale.
L’hypnose
L’essor de l’hypnose…
Quand nous évoquons l’hypnose, nous avons tendance à penser à l’hypnose de spectacle. Or, de plus en plus de médecins et de chirurgiens se forment à cette pratique, au grand bonheur de leurs patients ! En effet, jusque-là, de nombreuses personnes se tournaient vers l’hypnose pour contrôler le stress et l’anxiété ou lutter contre les phobies comme par exemple, la psychothérapie brève qui permet l’arrêt du tabac, troubles alimentaires… Aujourd’hui, l’hypnose élargit son champ d’action et devient un outil de traitement contre la douleur. Elle a pris la place de la sophrologie et est utilisée dans plusieurs maternités durant les accouchements, pour les soins dentaires mais aussi en kinésithérapie, comme en pédiatrie. En effet l’hypnose est une méthode efficace pour soulager toutes sortes de douleur, douleurs chroniques, rebelles, fantômes ainsi que les fortes douleurs (les brûlés). Encore plus fascinant, l’hypnose peut remplacer l’anesthésie générale lors de lourdes opérations pour les adultes comme pour les enfants.
Par exemple, à l’hôpital Armand-Trousseau à Paris, l’hypnose est utilisée pour réaliser des opérations de chirurgie viscérale. De plus en plus de centres pour brûlés comme le Centre hospitalier universitaire de Vaudrois décident d’intégrer l’hypnose dans leurs services. En 2004, on a compté 80 % des grands brûlés profitent de cette technique qui remplace l’anesthésie générale. Ainsi, depuis le premier diplôme universitaire crée en France en 2000, une dizaine d’universités forment désormais à l’hypnose médicale.
A quand remonte l’hypnose ?
Officiellement, cette pratique voit le jour au XVIIIe siècle, quand le médecin allemand Franz-Anton Mesmer organise des « traitements » appelé magnétisme animal, à base d’imposition des mains qui provoquent des transes (=état second). Puis, à la veille du développement de la psychiatrie et de la psychanalyse, le célèbre neurologue Jean-Martin Charcot utilise l’hypnose pour traiter les patientes considérées comme hystériques. Pendant ce temps, son confrère Hippolyte Bernheim s’en sert pour lancer les premières psychothérapies. L’hypnose tombera ensuite dans l’oubli jusqu’à Milton Erickson, psychiatre américain (1901-1980), considéré comme le « pape » de l’hypnose moderne. Aujourd’hui, la plupart des hypno thérapeutes et hypno praticiens s’appuient sur cette pratique ericksonienne. Atteint plusieurs fois de poliomyélite, il testa de lui-même cette nouvelle technique d’hypnose et s’aperçoit rapidement qu'il était possible de guérir (ou du moins d’améliorer la santé) grâce à l’inconscient.
L'hypnose ericksonienne se démarque de l'hypnose classique par :
- Une approche thérapeute/patient très empathique (faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent.) ; l’hypnotiseur ne donne pas d'ordre de façon autoritaire mais s'adapte à la sensibilité du patient et à son degré d'émotivité.
- Une adaptation du langage au patient. Il a souvent une très bonne maîtrise de la PNL (Programmation Neurolinguistique).
En 1992, au CHU de Liège, l’anesthésiste Marie-ElizabethFaymonville ouvre la voie de la chirurgie sous hypnose en combinant celle-ci à une sédation (suppression de ce qu'il y a d'excessif dans les réactions d'un organisme ou d'un type d'organe. C'est une anesthésie sous forme d'apaisement par des sédatifs, avec la conservation des fonctions respiratoires.)
Quel est le principe ?
L’hypnose médicale est une technique qui vise à induire un état de conscience modifié. L’hypnose fonctionne en modulant l’activité dans les régions du cerveau associées à la concentration et l’attention.Par des mots choisis, l’hypno thérapeute plonge le patient dans un état hypnotique en jouant avec nos sens et en manipulant nos perceptions, le patient devient alors plus réceptif aux suggestions de vécu agréable et de sensations de confort proposées pendant la séance.
Nous avons tous déjà été confronté à cette situation, par exemple pendant une lecture passionnante, notre attention est alors focalisée, concentrée sur le texte au point de ne plus ressentir ce qui se passe autour de nous, nous sommes alors dans un état d’hypnose (notre cerveau est absorbé dans une tâche). L’hypnose s’effectue par un médecin anesthésiste qui a bénéficié d’une formation d’hypnose validée par la Fédération des Médecins Suisses (FMH), ce qui permet si l’hypnose ne fonctionne pas sur le patient ou n’est pas suffisante, de la renforcer par des médicaments ou de l’anesthésier généralement. Elle permet au cerveau de mettre en place une stratégie de défense antidouleur. Le cerveau fonctionne différemment, le cortex cingulaireet pré-frontal ( zone du cerveau qui joue un rôle dans la régulation de la pression artérielle et du rythme cardiaque ainsi que dans l'anticipation du système de récompense de la prise de décision de l'empathie et de l'émotion.)se connecte à plusieurs régions voisines comme pour se protéger. Nous n’avons pas encore d’explication scientifique mais l’hypnose semble mettre en place desneuromédiateurs (molécule qui transmet des signaux entre cellules nerveuses), très utiles contre une douleur durable. L’hypnose est individualisée en fonction du patient. L’état hypnotique peut être utilisé à différentes fins thérapeutiques.
Dans les conditions de l’hypnose la région la plus activée est le cortex préfrontal dorso-latéral gauche (cf. image A). (Ces régions cérébrales sont associées aux contradictions entre les événements attendus et ceux observés) Dans les conditions du contrôle de la causalité (personne non hypnotisée), le cortex cingulaire antérieur et le cortex préfrontal ventral gauche s'activent. (cf. image B).
Analyse :
Les personnes fortement hypnotisables ont affiché une plus grande co-activation entre les composants du réseau de contrôle exécutif et le réseau de la saillance. Plus précisément, dans les cerveaux des individus facilement hypnotisables, le cortex préfrontal dorsolatéral gauche, une région du cerveau du contrôle exécutif, apparaissait être activé en tandem avec le cortex cingulaire antérieur dorsal, qui fait partie du réseau de la saillance et joue un rôle dans la concentration de l’attention. Au contraire, il y avait peu de connectivité fonctionnelle entre ces deux aires du cerveau chez ceux qui étaient difficilement hypnotisables. C’est pour cette raison que l’hypnose n’agit pas sur toutes les personnes car certaines personnes ont de plus grandes défenses, sont plus stressés et bloquent ces zones du cerveau.
Pourquoi utiliser l’hypnose ?
En anesthésiologie, l’hypnose est principalement utilisée dans le traitement de la douleur et de l’anxiété. L’hypnose peut être un remplacement de l’anesthésie générale ou une technique complémentaire, elle est souvent accompagnée d’une anesthésie locorégionale pour les plus lourdes opérations, car cette technique agit sur la douleur mais ne peut remplacer les analgésiques et les curares lors d’une anesthésie. Elle est très appréciée des personnes ne supportant pas les hypnotiques ou ayant des phobies liées aux aiguilles, aux tunnels des IRM, ou à l’anesthésie générale. Les personnes « fragiles » sont donc les premières adeptes de cette nouvelle méthode.
C’est une méthode permet surtout de:
- Soulager la douleur en diminuant voir supprimant les doses de médicament lors d’une anesthésie
- Améliorer l’efficacité de traitement contre la douleur
- Combattre certaines phobies liées au milieu hospitalier
- De récupérer plus rapidement et rentrer en forme à la maison
- Eviter les effets secondaires des médicaments
Mais aussi de :
- Se sentir en sécurité
- Bénéficier d’une attention particulière et permanente d’un hypno praticien
- Un meilleur confort moral et psychologique
L’hypnose est–elle une technique dangereuse ?
L’hypnose en elle-même reste inoffensive, mais elle peut toutefois être nocive lorsqu’elle est exploitée par une personne dont les objectifs ne sont pas sains. Il est donc important de bien choisir son hypno thérapeute avant une séance.
La personne hypnotisée ne perd jamais le contrôle, comme pendant un sommeil profond, elle ne fait jamais ce qui va à l’encontre de ses valeurs profondes. Lorsqu’un patient est en hypnose, il y a certes un « relâchement du sens critique », raison pour laquelle il devient plus ouvert aux suggestions. Mais ces dernières sont captées par le subconscient qui peut aussi bien les accepter que les refuser.
Le déroulement d’une séance :
L’hypnopraticien (=hypnose therapeutique) (hypnotiseur plutôt axé sur le coté psy, à ne pas confondre avec hypnopraticien, hypnotiseur qui travaille plutôt sur la douleur.)commence par une question clé : « Ou est-ce que vous aimeriez être si vous n’étiez pas la ? ». Suivant les différentes suggestions, il va alors aider le patient à se plonger dans les perceptions de son monde intérieur. Le patient va d’abord se focaliser sur sa respiration, ses sens, son corps puis, entrainé par la voix du thérapeute, le patient va passer dans un état de flottement. Une fois dans sa bulle, la personne en apesanteur perd toute notion du temps et se sent à distance de l’évènement, ce qui ne l’empêche pas de percevoir tout ce qui survient autour d’elle.
Quelle est la différence entre l’hypnose de spectacle et l’hypnose médicale ?
De plus, il existe deux types d’hypnose, l’hypnose de spectacle et l’hypnose médicale. L’hypnose de spectacle et l’hypnose médical comportent le même mécanisme de déconnexion du cerveau mais n’est pas utilisé pour le même but. « La personne hypnotisée entre dans un état de conscience particulier qui lui permet d’entendre toutes les suggestions et d’y répondre ». L’hypnotiseur est plus autoritaire « Votre tête est lourde…. Dormez !.... Un, deux, trois, réveillez vous maintenant ! », il possède moins de temps pour hypnotiser les personnes que l’hypno thérapeute qui a la possibilité de prendre son temps et inviter le patient à planer.
Le célèbre hypnotiseur (de spectacle) québécois Messmer connait un grand succès (pseudonyme choisi en hommage au médecin du XVIIIe s).
Ainsi l’hypnose est une méthode de plus en plus utilisée dans de nombreux domaines médicaux et s’avère dans certains cas plus efficace que l’anesthésie générale (voir anecdote). De plus, elle ne fait pas peur contrairement à l’anesthésie générale. Elle permet de réduire les doses de médicaments ainsi que la douleur et l’anxiété du patient lors d’une anesthésie et améliore sa prise en charge. De plus, en cas de problème ou d’inefficacité, l’anesthésiste prévoit une anesthésie générale. L’hypnose permet de retrouver une dimension humaine, de créer un contact entre hypno thérapeutes et patients afin d’augmenter leur sentiment de sécurité. « L’hypnose est une autre façon de pratiquer la médecine, plus à l’écoute des patients » répondent tous les interviewés.
Cependant, l’hypnose ne marche pas sur tous les patients, il existe quelques exceptions. Les patients facilement hypnotisables sont ceux qui sont motivés, prêts à lâcher prise, souvent confiants de nature et sujets aux accès de rêverie. Selon les statistiques, il semble qu'environ 95 % de ceux qui veulent atteindre l'état hypnotique le peuvent et seuls 10 à 15 % sont considérés comme hyper suggestibles et peuvent être hypnotisés en quelques secondes. Il faut savoir que personne ne peut être hypnotisé sans le vouloir et le degré de suggestibilité varie selon la personne.
Anecdote (extrait de magazine de La Voix du Nord, Femina):
Le médecin anesthésiste hypno thérapeute à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil, Dr Asmaa Khaled nous raconte la merveilleuse histoire d’une jeune chanteuse opérée d’une tumeur à la gorge en juin dernier qui a préféré l’hypnose par une trachéotomie (permet l'introduction d'une canule intra-trachéale par voie trans-cervicale antérieure.)à l’anesthésie lors de son acte chirurgical pour ne pas altérer sa voix. Sous hypnose, elle a pu chanter durant l’intervention, ce qui a guidé le chirurgien à protéger ses cordes vocales. Elle a donc pu garder sa voix grâce à cette nouvelle technique médicale : l’hypnose.
Les personnes fortement hypnotisables ont affiché une plus grande co-activation entre les composants du réseau de contrôle exécutif et le réseau de la saillance. Plus précisément, dans les cerveaux des individus facilement hypnotisables, le cortex préfrontal dorsolatéral gauche, une région du cerveau du contrôle exécutif, apparaissait être activé en tandem avec le cortex cingulaire antérieur dorsal, qui fait partie du réseau de la saillance et joue un rôle dans la concentration de l’attention. Au contraire, il y avait peu de connectivité fonctionnelle entre ces deux aires du cerveau chez ceux qui étaient difficilement hypnotisables. C’est pour cette raison que l’hypnose n’agit pas sur toutes les personnes car certaines personnes ont de plus grandes défenses, sont plus stressés et bloquent ces zones du cerveau.
Pourquoi utiliser l’hypnose ?
En anesthésiologie, l’hypnose est principalement utilisée dans le traitement de la douleur et de l’anxiété. L’hypnose peut être un remplacement de l’anesthésie générale ou une technique complémentaire, elle est souvent accompagnée d’une anesthésie locorégionale pour les plus lourdes opérations, car cette technique agit sur la douleur mais ne peut remplacer les analgésiques et les curares lors d’une anesthésie. Elle est très appréciée des personnes ne supportant pas les hypnotiques ou ayant des phobies liées aux aiguilles, aux tunnels des IRM, ou à l’anesthésie générale. Les personnes « fragiles » sont donc les premières adeptes de cette nouvelle méthode.
C’est une méthode permet surtout de:
- Soulager la douleur en diminuant voir supprimant les doses de médicament lors d’une anesthésie
- Améliorer l’efficacité de traitement contre la douleur
- Combattre certaines phobies liées au milieu hospitalier
- De récupérer plus rapidement et rentrer en forme à la maison
- Eviter les effets secondaires des médicaments
Mais aussi de :
- Se sentir en sécurité
- Bénéficier d’une attention particulière et permanente d’un hypno praticien
- Un meilleur confort moral et psychologique
L’hypnose est–elle une technique dangereuse ?
L’hypnose en elle-même reste inoffensive, mais elle peut toutefois être nocive lorsqu’elle est exploitée par une personne dont les objectifs ne sont pas sains. Il est donc important de bien choisir son hypno thérapeute avant une séance.
La personne hypnotisée ne perd jamais le contrôle, comme pendant un sommeil profond, elle ne fait jamais ce qui va à l’encontre de ses valeurs profondes. Lorsqu’un patient est en hypnose, il y a certes un « relâchement du sens critique », raison pour laquelle il devient plus ouvert aux suggestions. Mais ces dernières sont captées par le subconscient qui peut aussi bien les accepter que les refuser.
Le déroulement d’une séance :
L’hypnopraticien (=hypnose therapeutique) (hypnotiseur plutôt axé sur le coté psy, à ne pas confondre avec hypnopraticien, hypnotiseur qui travaille plutôt sur la douleur.)commence par une question clé : « Ou est-ce que vous aimeriez être si vous n’étiez pas la ? ». Suivant les différentes suggestions, il va alors aider le patient à se plonger dans les perceptions de son monde intérieur. Le patient va d’abord se focaliser sur sa respiration, ses sens, son corps puis, entrainé par la voix du thérapeute, le patient va passer dans un état de flottement. Une fois dans sa bulle, la personne en apesanteur perd toute notion du temps et se sent à distance de l’évènement, ce qui ne l’empêche pas de percevoir tout ce qui survient autour d’elle.
Quelle est la différence entre l’hypnose de spectacle et l’hypnose médicale ?
De plus, il existe deux types d’hypnose, l’hypnose de spectacle et l’hypnose médicale. L’hypnose de spectacle et l’hypnose médical comportent le même mécanisme de déconnexion du cerveau mais n’est pas utilisé pour le même but. « La personne hypnotisée entre dans un état de conscience particulier qui lui permet d’entendre toutes les suggestions et d’y répondre ». L’hypnotiseur est plus autoritaire « Votre tête est lourde…. Dormez !.... Un, deux, trois, réveillez vous maintenant ! », il possède moins de temps pour hypnotiser les personnes que l’hypno thérapeute qui a la possibilité de prendre son temps et inviter le patient à planer.
Le célèbre hypnotiseur (de spectacle) québécois Messmer connait un grand succès (pseudonyme choisi en hommage au médecin du XVIIIe s).
Ainsi l’hypnose est une méthode de plus en plus utilisée dans de nombreux domaines médicaux et s’avère dans certains cas plus efficace que l’anesthésie générale (voir anecdote). De plus, elle ne fait pas peur contrairement à l’anesthésie générale. Elle permet de réduire les doses de médicaments ainsi que la douleur et l’anxiété du patient lors d’une anesthésie et améliore sa prise en charge. De plus, en cas de problème ou d’inefficacité, l’anesthésiste prévoit une anesthésie générale. L’hypnose permet de retrouver une dimension humaine, de créer un contact entre hypno thérapeutes et patients afin d’augmenter leur sentiment de sécurité. « L’hypnose est une autre façon de pratiquer la médecine, plus à l’écoute des patients » répondent tous les interviewés.
Cependant, l’hypnose ne marche pas sur tous les patients, il existe quelques exceptions. Les patients facilement hypnotisables sont ceux qui sont motivés, prêts à lâcher prise, souvent confiants de nature et sujets aux accès de rêverie. Selon les statistiques, il semble qu'environ 95 % de ceux qui veulent atteindre l'état hypnotique le peuvent et seuls 10 à 15 % sont considérés comme hyper suggestibles et peuvent être hypnotisés en quelques secondes. Il faut savoir que personne ne peut être hypnotisé sans le vouloir et le degré de suggestibilité varie selon la personne.
Anecdote (extrait de magazine de La Voix du Nord, Femina):
Le médecin anesthésiste hypno thérapeute à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil, Dr Asmaa Khaled nous raconte la merveilleuse histoire d’une jeune chanteuse opérée d’une tumeur à la gorge en juin dernier qui a préféré l’hypnose par une trachéotomie (permet l'introduction d'une canule intra-trachéale par voie trans-cervicale antérieure.)à l’anesthésie lors de son acte chirurgical pour ne pas altérer sa voix. Sous hypnose, elle a pu chanter durant l’intervention, ce qui a guidé le chirurgien à protéger ses cordes vocales. Elle a donc pu garder sa voix grâce à cette nouvelle technique médicale : l’hypnose.